Produire son électricité avec l'autoconsommation solaire en 2025 : fonctionnement, avantages & démarches

Face à la hausse constante des prix de l'électricité et aux préoccupations environnementales grandissantes, l'autoconsommation photovoltaïque s'impose comme une solution concrète pour les particuliers souhaitant réduire leur facture énergétique tout en participant à la transition écologique.

 

Passer à l'autoconsommation solaire

A Retenir

- L'autoconsommation photovoltaïque permet de consommer directement l'électricité produite par ses panneaux solaires

- Trois modes principaux : autoconsommation totale, avec vente du surplus, ou avec batterie virtuelle

- Réduction de 30 à 50 % de la facture d'électricité en moyenne

- Prime à l'autoconsommation de 80 €/kWc en 2025 pour les installations éligibles

- Installation possible sur tous types de logements : maisons individuelles, copropriétés, appartements

- Démarches administratives simplifiées avec déclaration préalable de travaux obligatoire

Qu'est-ce que l'autoconsommation photovoltaïque ?

L'autoconsommation photovoltaïque consiste à consommer l'électricité produite par ses propres panneaux solaires pour alimenter les équipements électriques de son logement. Cette pratique permet de réduire sa dépendance vis-à-vis du réseau électrique traditionnel et de diminuer significativement sa facture d'énergie.

Selon le Ministère de la Transition écologique, l'autoconsommation se définit comme le fait de consommer sa propre production d'électricité. Elle se développe dans un contexte favorable où les coûts de production des installations photovoltaïques diminuent tandis que les prix de l'électricité augmentent.

Deux notions clés permettent d'évaluer l'efficacité d'une installation en autoconsommation :

  • Le taux d'autoconsommation représente la part de l'électricité autoproduite qui est directement consommée par le logement. En moyenne, les propriétaires de panneaux solaires utilisent environ 30% de l'électricité qu'ils produisent, mais ce taux peut être optimisé jusqu'à 80% selon les habitudes de consommation.
  • Le taux de production désigne la quantité totale d'électricité produite par les panneaux solaires. Lorsque la production dépasse les besoins immédiats du logement, le surplus est soit réinjecté sur le réseau public, soit stocké dans une batterie solaire.

Les différents modes d'autoconsommation photovoltaïque

Autoconsommation totale

Dans le mode d'autoconsommation totale, l'intégralité de l'électricité produite par les panneaux photovoltaïques est consommée sur place. Cependant, cette configuration présente des limites pratiques importantes.

En réalité, consommer la totalité de sa production est physiquement impossible pour la plupart des foyers. Lorsque les panneaux produisent de l'électricité et que les occupants sont absents (au travail par exemple), le surplus est automatiquement réinjecté dans le réseau public gratuitement, sans rémunération.

Cette solution est encadrée par la Convention d'Autoconsommation Sans Injection de Surplus (CACSI), une démarche à réaliser sur le site d'Enedis. Toutefois, l'autoconsommation totale ne permet pas de bénéficier de la prime à l'autoconsommation, ce qui la rend moins avantageuse financièrement.

Autoconsommation avec vente du surplus

L'autoconsommation avec vente du surplus constitue le modèle le plus répandu en France chez les particuliers. Ce système permet d'optimiser la rentabilité de l'installation photovoltaïque en valorisant l'électricité non consommée immédiatement.

Le fonctionnement est simple : les panneaux solaires fournissent en priorité l'électricité nécessaire au logement. Lorsque la production dépasse les besoins instantanés, l'excédent est vendu à EDF Obligation d'Achat (EDF OA) à un tarif fixé par l'État.

Cette solution présente plusieurs avantages :

  • Un contrat d'obligation d'achat de 20 ans garantit un tarif de rachat stable sur toute la durée. Les prix de vente du surplus sont déterminés par la puissance de l'installation photovoltaïque et restent fixes pour toute la durée du contrat, offrant une prévisibilité financière appréciable.
  • Ce modèle donne également accès à la prime à l'autoconsommation, une aide financière versée par l'État pour encourager le développement de cette pratique.
     

Autoconsommation avec batterie virtuelle

La batterie virtuelle représente une solution numérique innovante qui permet de stocker virtuellement l'électricité produite mais non consommée immédiatement. Contrairement à une batterie physique, elle ne stocke pas l'énergie dans un dispositif matériel.

Le principe repose sur un système de crédit énergétique : lorsque la production solaire dépasse les besoins du foyer, l'énergie excédentaire est injectée dans le réseau électrique et comptabilisée par le fournisseur d'énergie dans un "compte énergie virtuel".

Plus tard, lors des périodes de faible production (nuit, temps nuageux), il devient possible de "retirer" cette énergie stockée virtuellement sans la repayer, selon les conditions contractuelles. Cette technologie maximise l'usage de sa propre production sans nécessiter d'investissement dans une batterie physique coûteuse.

Pourquoi choisir l'autoconsommation photovoltaïque ?

L'autoconsommation photovoltaïque présente des avantages économiques considérables. Les particuliers peuvent réaliser entre 30 et 50 % d'économies sur leur facture d'électricité, et ce même sans batterie de stockage. Chaque kilowattheure autoconsommé représente un kilowattheure qui n'est plus acheté au fournisseur d'électricité.

Cette indépendance énergétique partielle protège également contre la volatilité des prix de l'électricité. Selon l'INSEE, le prix de l'électricité a augmenté de près de 50% entre 2007 et 2016. Pour une facture annuelle de 1 800 € en 2007, les consommateurs paient aujourd'hui en moyenne 2 700 € pour le même nombre de kilowattheures consommés.

Au-delà des bénéfices financiers, l'autoconsommation photovoltaïque contribue à réduire l'empreinte carbone des logements. En produisant leur propre énergie renouvelable, les particuliers participent activement à la transition énergétique et diminuent leur dépendance aux énergies fossiles.

Dans un contexte de crise énergétique, comme celle survenue après la pandémie de Covid-19, les tarifs de l'électricité ont fortement grimpé. L'autoconsommation offre une protection contre ces fluctuations en garantissant une source d'approvisionnement stable et prévisible.

Comment fonctionne un système d'autoconsommation photovoltaïque ?

Le fonctionnement d'un système d'autoconsommation photovoltaïque repose sur des composants techniques simples mais essentiels. Les cellules photovoltaïques des panneaux solaires captent les rayons du soleil et les convertissent en courant continu.

L'onduleur, élément central du système, transforme le courant continu en courant alternatif utilisable par les appareils électriques du logement. Cette électricité est ensuite injectée dans le réseau domestique via un câble branché dans une prise, alimentant en priorité les équipements les plus proches du panneau solaire.

Le principe de fonctionnement est automatique : lorsque la production dépasse la consommation instantanée, le surplus d'électricité est injecté sur le réseau public. À l'inverse, si les besoins du logement dépassent la production des panneaux, le réseau électrique traditionnel prend le relais pour assurer l'alimentation continue.

Les panneaux solaires produisent de l'énergie essentiellement pendant la journée, avec un pic de production en milieu de journée. Cette caractéristique explique pourquoi le taux d'autoconsommation moyen atteint seulement 30%, de nombreux foyers étant absents pendant les heures de forte production. Cependant, des stratégies d'optimisation permettent d'augmenter ce taux jusqu'à 80%.

Qui peut installer des panneaux photovoltaïques pour l'autoconsommation ?

Types de logements concernés (appartements, maisons, copropriétés)

L'autoconsommation photovoltaïque s'adapte à tous les types de logements. Pour les maisons individuelles, l'installation reste la plus simple, que ce soit sur toiture inclinée ou toit-terrasse.

L'autoconsommation collective ouvre de nouvelles perspectives pour les immeubles et copropriétés. Ce dispositif encadré par la législation permet de partager localement l'électricité produite entre producteurs et consommateurs raccordés au réseau public de distribution, dans un même périmètre géographique proche.

Particuliers, entreprises ou collectivités peuvent participer à une opération d'autoconsommation collective. Les panneaux photovoltaïques peuvent être implantés sur les toitures de bâtiments, des ombrières de parking, ou même au sol. Cette pratique permet de partager l'énergie au niveau d'un immeuble, d'une copropriété, d'un quartier ou d'une zone d'activités.

Bien que l'autoconsommation collective soit encore peu répandue en France, elle évolue rapidement et représente un avenir prometteur pour les habitants d'appartements souhaitant bénéficier de l'énergie solaire.

Démarches administratives pour l'installation

L'installation de panneaux photovoltaïques nécessite le dépôt d'une déclaration préalable de travaux (DP) à la mairie, car elle modifie l'aspect extérieur du bâtiment. Cette formalité administrative est obligatoire et doit être réalisée avant le début des travaux.

Le dossier peut être transmis par voie dématérialisée selon les dispositions prises par la commune ou sur formulaire papier. La mairie dispose généralement d'un délai d'un mois pour émettre un avis après le dépôt du dossier complet.

Pour les projets spécifiques, d'autres autorisations peuvent être nécessaires :

  • Si les panneaux solaires sont installés sur un bâtiment en construction, le projet doit être intégré au permis de construire.
  • Pour les installations sur ou à proximité d'un site classé ou inscrit, le projet doit être validé par l'Architecte des Bâtiments de France (ABF).

Une exception existe pour les panneaux solaires installés au sol : ils n'ont pas besoin d'être déclarés si les modules photovoltaïques ne dépassent pas 1m80 de hauteur et si la puissance de la centrale est inférieure à 3 kWc.

Les étapes pour passer à l'autoconsommation photovoltaïque

La transition vers l'autoconsommation photovoltaïque suit un processus structuré en plusieurs étapes clés. La première phase consiste à réaliser les démarches administratives préparatoires, notamment la déclaration préalable de travaux qui doit être déposée en mairie avant le début des travaux.

Une fois l'autorisation obtenue, la demande de raccordement doit être envoyée au gestionnaire du réseau. Pour effectuer cette demande sur le site d'Enedis, il faut se munir du permis de construire ou du certificat de non-opposition à la déclaration préalable de travaux. Cette étape est cruciale car elle conditionne la mise en service future de l'installation.

L'installation des panneaux solaires peut ensuite débuter, réalisée obligatoirement par un professionnel RGE pour bénéficier des aides financières. Les travaux incluent la pose des panneaux, l'installation de l'onduleur et le raccordement au tableau électrique.

Après l'installation, le remplacement du compteur existant par un compteur Linky est effectué par le gestionnaire du réseau à ses frais. Ce compteur intelligent permet de mesurer précisément la production et la consommation d'électricité.

La dernière étape consiste à obtenir un certificat de conformité de la part de l'organisme agréé Consuel. Ce certificat atteste que la nouvelle installation électrique respecte la réglementation en vigueur et conditionne la mise en service définitive des panneaux solaires.

Le coût d'une installation photovoltaïque et la rentabilité de l'autoconsommation

Les prix des installations photovoltaïques ont connu une baisse drastique ces 10 dernières années. Une installation de 3 kWc qui coûtait plus de 18 000 € s'établit désormais autour de 7 000 € en 2025, soit une réduction de plus de 60%.

Cette diminution s'accompagne d'améliorations technologiques significatives. Les cellules solaires sont passées du polycristallin avec un rendement surfacique de 17% au monocristallin atteignant 22% de rendement, optimisant ainsi la production d'électricité sur une surface donnée.

Les tarifs 2025 s'échelonnent de 1 700 à 2 800 €/kWc selon la puissance installée. Les economies d'échelle jouent un rôle important dans la formation des prix.

Pour une installation de 3 kWc, le coût moyen atteint environ 1 830 €/kWc. Une installation de 6 kWc descend à 1 415 €/kWc, tandis qu'une installation de 9 kWc peut atteindre 1 166 €/kWc. Ces prix incluent généralement les panneaux, l'onduleur, le système de fixation et la main-d'œuvre.

Aides, subventions et incitations financières disponibles

La prime à l'autoconsommation constitue l'aide principale pour encourager l'installation de panneaux photovoltaïques.

Pour bénéficier de la prime à l'autoconsommation, plusieurs conditions techniques doivent être respectées. La puissance du système photovoltaïque doit être inférieure ou égale à 100 kWc, un seuil largement suffisant pour les installations résidentielles classiques.

Les panneaux photovoltaïques doivent obligatoirement être installés sur un support fixe et solidaire du bâti. Plusieurs configurations sont acceptées : toiture inclinée, toit-terrasse, pergola, ombrière, mur-rideau, bardage, brise-soleil, allège ou garde-corps. En revanche, les panneaux solaires posés au sol ne permettent pas de bénéficier de la prime à l'autoconsommation.

Le projet doit impérativement concerner des panneaux photovoltaïques avec revente du surplus d'électricité produite à la compagnie de distribution. L'autoconsommation totale, sans vente du surplus, exclut l'accès aux aides financières.

Enfin, l'installation doit être réalisée par un professionnel RGE (Reconnu Garant de l'Environnement) spécialisé dans la pose de panneaux solaires photovoltaïques, garantissant ainsi la qualité et la conformité de l'installation.

En 2025, cette prime s'élève à 80 €/kWc pour toutes les puissances d'installation éligibles, soit un montant total variant selon la taille du projet.

Les montants concrets selon la puissance installée sont les suivants : 200 € pour 2,3 kWc, 240 € pour 3 kWc, 360 € pour 4,5 kWc, 480 € pour 6 kWc, et 720 € pour 9 kWc. Ces montants sont définis trimestriellement par la Commission de Régulation de l'Énergie (CRE) et évoluent selon les périodes.

Cette prime est versée aux bénéficiaires qui ont choisi la revente du surplus d'électricité à EDF OA. Le contrat d'obligation d'achat garantit une rémunération à un tarif fixe pendant 20 ans, offrant une prévisibilité financière appréciable pour calculer la rentabilité de l'investissement.

D'autres avantages fiscaux complètent le dispositif d'aide :

  • Un taux de TVA réduit à 5% s'applique aux installations photovoltaïques de puissance inférieure ou égale à 9 kWc.
  • L'exonération d'impôt sur le revenu concerne les revenus tirés de la vente de surplus pour les installations d'une puissance maximale de 3 kWc.
  • Des aides régionales peuvent également être disponibles selon les territoires, complétant le dispositif national pour améliorer encore la rentabilité des projets d'autoconsommation photovoltaïque.