Les écogestes à adopter pour réduire la consommation énergétique de vos appareils connectés

Selon l’Ademe (agence de la transition écologique), la fabrication de nos appareils connectés représente un peu moins de 80 % des émissions de gaz à effet de serre de leur cycle de vie, et leur utilisation un peu plus de 20%. En France, ce secteur pèse autant que celui des déchets dans l’empreinte carbone du pays. Dans ce contexte, quelles sont les écogestes à adopter afin de réduire la consommation énergétique de vos équipements connectés et diminuer leur impact environnemental ? Petit tour d’horizon avec certains des outils et des appareils les plus emblématiques : intelligence artificielle, casques de réalité augmentée, montres connectées, trottinettes électriques…

L’essor de l’intelligence artificielle est tel qu’il touche aujourd’hui tous les domaines de la vie quotidienne. Bien que les data centers nécessaires à son développement consomment de l’énergie, l’IA représente aussi un potentiel non négligeable de résolution des limites et des problèmes énergétiques, et adopter les bons écogestes vous permet d’optimiser son usage.

Selon le site de l’académie de Versailles, une seule requête de ChatGPT-4 consomme environ 10 Wh d’électricité, ce qui correspond à 30 fois l’énergie consommée par une requête Google classique. De plus, les modèles de langage des IA génératives nécessitent une puissance de calcul très importante dont l’optimisation énergétique est encore loin de se rapprocher de celle du cerveau humain et de ses 86 milliards de neurones.

Sam Altman, le CEO d’OpenAI, déclarait d’ailleurs en 2024 qu’une percée dans le domaine de l’énergie serait nécessaire pour l’intelligence artificielle du futur, qui sera amenée à consommer bien plus d’électricité qu’elle ne le fait aujourd’hui.

En tant qu’utilisateur de l’intelligence artificielle, vous pouvez dès à présent adopter les écogestes nécessaires à une utilisation raisonnée de l’IA générative. Quelques exemples :

• retourner aux moteurs de recherche classiques pour des recherches d’information qui ne nécessitent pas forcément la puissance de calcul d’une IA ;
• réserver l’usage de l’intelligence artificielle à des requêtes et des tâches plus complexes, qui ne peuvent s’opérer sans son concours ;
• travailler vos prompts, afin de fournir à l’IA générative les contours suffisants pour vous donner la réponse la plus adaptée et la plus précise sans avoir à vous y reprendre à plusieurs fois ;
• ne pas faire de conversations inutiles avec les chatbots ;
• ne pas hésiter à faire part de ces bonnes habitudes à votre entourage et à vos proches, de même qu’au sein de votre structure professionnelle ; 
• opter pour les modèles d’IA générative proposés par des entreprises engagées vers une réduction de leur empreinte environnementale.

La fameuse friteuse à air chaud vous permet de faire frire vos aliments sans avoir à les plonger dans l’huile. Mais comment l’utiliser de manière responsable, avec les bons écogestes ?

Quelques exemples simples à appréhender : selon l’UFC Que Choisir, un air fryer consomme en moyenne 36% d’électricité en moins qu’un mini-four pour réaliser une quiche lorraine, et jusqu’à 73% en moins pour certains modèles. Et en comparaison de la consommation d’un four classique, celle d’une friteuse sans huile est divisée par 3 pour faire griller du poulet.

On l’aura compris, l’air fryer est déjà un appareil électroménager peu énergivore si on le compare à d’autres équipements de cuisine. Mais voici quelques astuces et quelques écogestes pour optimiser son usage : 

• dès que cela est possible pour préparer vos recettes, privilégiez l’air fryer aux autres équipements électroménagers ; 
• répartissez uniformément vos aliments dans le panier, et ne le surchargez pas, pour laisser l’air chaud circuler partout ;
• au cours de la cuisson, retirez le panier pour le secouer avant de le replacer dans son logement afin de retourner vos aliments et ne pas étendre la durée de cuisson ;
• utilisez du papier cuisson pour éviter que la graisse salisse l’appareil, et nettoyez-le régulièrement afin d’optimiser son fonctionnement et étendre sa durée de vie.

Le métaverse a un temps été sur toutes les lèvres, au point que Mark Zuckerberg, patron de Facebook, renomme son entreprise Meta. Plus récemment, Apple dévoilait son casque de réalité mixte, Vision Pro, aux usages aussi variés que le travail, la communication et le divertissement. Mais les casques de réalité virtuelle et augmentée consomment de l’énergie, et il existe des écogestes pour les utiliser de manière responsable.

Selon The Shift Project, le think tank du polytechnicien Jean-Marc Jancovici, les dispositifs de réalité augmentée consomment jusqu’à 4 fois plus d’énergie que la vidéo en haute résolution. En ultra haute définition, les casques de réalité virtuelle peuvent consommer jusqu’à 500 Mbps (megabits per second), ce qui correspond à une consommation énergétique élevée. Cela s’explique par le fait que le fonctionnement de ces dispositifs repose entre autres sur le cloud, lui-même nécessitant des data centers énergivores.

Voici les bons écogestes à adopter pour une utilisation responsable des casques VR/AR : 

• réduire la qualité graphique permet de diminuer la consommation énergétique des casques de réalité virtuelle, mixte et augmentée ;
• débrancher les casques non utilisés ; 
• préférer utiliser des contenus locaux et téléchargés plutôt que de recourir au streaming, afin de ne pas alourdir la consommation des data centers (jeux vidéos, applications…) ;
• brancher le casque à une connexion en fibre optique plutôt que d’utiliser le non filaire : Wi-Fi, 4G, 5G…

Reines des déplacements citadins et urbains, les trottinettes électriques permettent de réduire les émissions carbone de leurs utilisateurs, mais consomment tout de même de l’électricité.

Selon l’Ademe, une trottinette électrique génère environ 0,25 kg d’équivalent CO2 pour chaque km parcouru. Pour le trajet quotidien d’un citadin de son logement à son lieu de travail de 8km, et à raison de 220 jours ouvrés par an, on peut estimer sa consommation électrique entre 20 et 40 kWh par an. En pratique, le résultat semble donc bien meilleur qu’un trajet en voiture thermique, par exemple.

Là où le bât blesse, c’est que comme la fabrication des batteries nécessite des métaux rares, certains acteurs du marché estiment que les trottinettes électriques perdent en efficacité énergétique (en raison de l’énergie consommée pour l’extraction des matières premières, leur transformation et leur assemblage). Alors, quels sont les bons écogestes à adopter pour s’assurer d’en maximiser l’impact vertueux ?

Concrètement, la trottinette électrique offre une véritable alternative écologique lorsqu’elle est utilisée pour remplacer complètement d’autres modes de transports polluants : la voiture en est une parfaite illustration. Au-delà de cela, un certains nombres d’écogestes peuvent être utilisés avec ces moyens de transports décarbonés pour en optimiser l’usage : 

• les conserver le plus longtemps possible en étendant leur durée de vie, pour éviter d’avoir à se procurer un nouveau modèle ayant eu son propre impact environnemental lors de sa phase de construction ; 
• ne pas substituer la trottinette électrique à d’autres transports décarbonés comme la marche ou le vélo ; 
• recourir à des infrastructures de recharge performantes, et éviter de recharger complètement afin de ne pas user la batterie prématurément ; 
• vérifier la pression des pneus pour réduire la résistance au roulement et améliorer l’autonomie de la batterie ; 
• adopter une conduite économe, fluide et progressive afin de protéger la batterie et limiter la consommation d’énergie.

Les montres connectées sont entrées dans le quotidien de nombreux consommateurs en leur assurant un suivi de leur activité physique, de leur sommeil, et plus largement de leurs données de santé, tout en s’incorporant dans leurs écosystèmes de communication. Alors, comment utiliser les smartwatches dans une logique écoresponsable ?

Selon Guide Elec, un site d’information à destination des particuliers sur l’électricité, la consommation électrique moyenne d’une montre connectée est estimée entre 0,4 et 0,6 kWh par an, ce qui correspond à un coût annuel inférieur à … 1 euro ! On est donc loin d’un gros poste de consommation d’électricité pour votre foyer. Mais ramenés à l’ensemble de la population connectée, les chiffres sont cependant bien plus élevés. 

Ainsi, selon Ouest France, 1,6 millions de montres connectées ont été vendues en 2019 dans l’Hexagone. Si tous les utilisateurs français appliquaient les bons écogestes à l’usage de leurs smartwatches, alors l’impact environnemental cumulé de ces appareils connectés s’en trouverait amoindri !

Alors, quels sont les écogestes pour diminuer la consommation des montres connectées ? Quelques exemples : 

• en fin de vie de l’appareil, pensez à le déposer dans un point de collecte afin qu’il soit recyclé de manière à ce que les composants et pièces détachées puissent être réemployés, que les matériaux soient recyclés ;
• faites durer votre montre connectée, préférez la faire réparer en cas de panne ou de dysfonctionnement plutôt que la jeter et/ou la remplacer ; 
• désactiver les fonctionnalités que vous n’utilisez pas, comme le bluetooth lorsque vous n’en avez pas usage,  baisser la luminosité de l’écran, etc. ;
• chargez intelligemment, en évitant de charger complètement de manière trop régulière (vous prolongez ainsi la durée de vie de la batterie) ; 
• activez le mode économie d’énergie quand vous le pouvez.

Comme son nom l’indique, la tondeuse robot est automatisée, ce qui signifie qu’elle tond votre pelouse sans que vous ayez besoin d’intervenir. Pour vous, un gain de temps considérable dans l’entretien de votre terrain, mais cela se traduit aussi par un certain niveau de consommation électrique. On vous donne les bons réflexes à adopter pour optimiser cette consommation.

Selon l’UFC Que Choisir, pour un jardin de 400 m2 et à raison de 2 tontes complètes par semaine sur une période de 6 mois, il faut compter entre 10 et 50 euros d’électricité consommée. Si l’on prend exemple sur le tarif réglementé d’électricité de mars 2025, alors cela équivaut à une fourchette de consommation électrique comprise entre environ 50 et 260 kWh sur la même période. En d’autres termes, une consommation peu élevée, mais qui peut tout à fait gagner à être optimisée.

Quelques écogestes pour mieux utiliser votre tondeuse robot : 

• basculez en mode éco, qui réduit la vitesse de tonte et la fréquence à laquelle le robot tondeur passe ;
• optez pour des modèles avancés aux capteurs performants, afin d’optimiser les trajectoires, éviter les endroits déjà tondus et les obstacles ;
• choisissez un appareil dont le moteur est à faible puissance et dont l’efficacité énergétique est reconnue ;
• privilégiez des modèles permettant de faire des programmations horaires afin de conserver la main sur votre consommation ; 
• préférez faire réparer votre appareil plutôt que d’en changer en cas de panne, afin d’étendre sa durée de vie.