Logement
Mesurez vos économies après vos travaux avec TotalEnergies

Adeline M

Dans le secteur du bâtiment, les ponts thermiques désignent les endroits où l’isolation est moins importante ou efficace que dans le reste de l’habitation. Ces talons d’Achille, hélas trop fréquents dans les maisons et les appartements, ont une incidence sur votre confort et votre facture d’énergie. Qu’est-ce qu’un pont thermique ? Comment le localiser et y remédier ? Quelles sont les économies qu’il est possible de réaliser avec une bonne isolation thermique ? TotalEnergies répond à toutes vos questions concernant les ponts thermiques.
Les ponts thermiques représentent un enjeu majeur de la performance énergétique des bâtiments, particulièrement depuis l'entrée en vigueur de la réglementation environnementale RE 2020 qui impose des seuils plus stricts pour les coefficients de transmission thermique.
A retenir :

Pour résumer, un pont thermique désigne tout défaut d’isolation qui entraîne des pertes de chaleur et diminue la résistance thermique de votre logement. Techniquement, il s'agit d'une zone où la résistance thermique est significativement réduite par rapport aux parois adjacentes, créant un passage préférentiel pour les flux de chaleur. Ce genre de faille peut être dû par exemple à une mauvaise conception de l'ouvrage, à l'installation d'équipements peu performants ou à l'utilisation de matériaux de faible qualité ou inappropriés. Il peut aussi être causé par l'humidité (champignons, moisissures) ou un chauffage et une climatisation excessifs.
Les ponts thermiques sont quantifiés par des coefficients spécifiques : le coefficient de transmission thermique linéique (ψ, exprimé en W/m.K) pour les ponts linéaires, et le coefficient de transmission thermique ponctuel (χ, exprimé en W/K) pour les ponts ponctuels. Ces valeurs permettent de calculer précisément les déperditions énergétiques selon les méthodes de calcul définies par la réglementation thermique.
Dans la plupart des cas, les ponts thermiques sont localisés au niveau des murs, des toitures, des plafonds, des balcons, des planchers et des différentes ouvertures de votre habitation : portes, fenêtres, véranda… Ils sont aussi parfois présents au niveau des prises électriques ou des sorties de câble lorsqu’un trou d’air est constaté. Les zones les plus critiques incluent également les liaisons plancher bas/mur extérieur, les liaisons toiture/mur, les encadrements de fenêtres, et les traversées de dalles par des éléments porteurs comme les poutres ou les poteaux.
De tels points de rupture dans l’isolation thermique peuvent se trouver à divers endroits d’un bâtiment. En ce sens, les ponts thermiques se divisent généralement en trois différentes catégories, selon leur emplacement et leur origine.
Lorsqu’une perte de chaleur survient entre deux parois connexes, juxtaposées l’une à l’autre, on parlera alors d’un pont thermique linéique. C’est pour cette raison que de telles zones de déperdition énergétique sont aussi connues sous le nom de ponts thermiques 2D.
Ce type de pont thermique peut par exemple se situer :
Le coefficient linéique est alors calculé en W/(m.k.). Il permet de mesurer la perte de chaleur causée par le pont thermique dans l’isolant.
Si la perte en énergie se situe au point de jonction d’au moins trois structures différentes, il devient alors question de ponts thermiques ponctuels. Aussi appelés ponts thermiques 3D, ces zones de faiblesse au niveau de la résistance thermique se trouvent souvent dans un coin du bâtiment, par exemple à la jonction entre la dalle et la liaison de deux murs.
Pour ce type de pont thermique, la cause est plutôt dûe à une mauvaise technique d’installation mise en œuvre lors de l’isolation de l’intérieur ou de l’extérieur d’un bâtiment.
Voici quelques exemples de ponts thermiques structurels pouvant être identifiés :
Les ponts thermiques structurels incluent également les éléments porteurs traversant l'isolation (poutres, poteaux en béton ou métal), les fixations mécaniques des systèmes d'isolation thermique par l'extérieur (ITE), et les défauts de continuité de l'isolant lors de la mise en œuvre.
Ce type de défaut concerne aussi bien les nouvelles habitations que les logements anciens. Le risque de pont thermique varie en fonction de la qualité des travaux réalisés, mais aussi des matériaux employés. Le choix des matériaux isolants doit tenir compte de leur conductivité thermique (λ) et de leur capacité à assurer la continuité de l’isolation. Les isolants performants comme la laine de verre , la ouate de cellulose ou le polystyrène expansé offrent d'excellentes performances thermiques lorsqu'ils sont correctement mis en œuvre.Le risque est moins élevé dans les habitations où prédominent les matériaux lourds (béton, pierre, brique), qui absorbent, stockent et distribuent mieux la chaleur à l'intérieur du logement.
Pour minimiser les ponts thermiques, il est crucial de privilégier les rupteurs de ponts thermiques en matériaux isolants (polystyrène, polyuréthane) pour les liaisons structurelles, les blocs isolants intégrés pour les constructions neuves, les systèmes d'isolation continue par l'extérieur (ITE), l'utilisation de matériaux à faible conductivité thermique pour les éléments de structure, ainsi que les solutions constructives permettant d'éviter les discontinuités d'isolation.
La détection d’un pont thermique nécessite l’intervention d’un expert en isolation et, plus généralement, en performance énergétique. Les professionnels spécialisés peuvent réaliser une étude thermique de votre logement si vous envisagez des travaux de rénovation. Ce bilan vous permettra de localiser les ponts thermiques et d’estimer le coût des déperditions. Il ne porte pas uniquement sur l’isolation. Il concerne également l’éclairage, le chauffage, la ventilation et d’autres points qui ont un impact sur votre consommation d’énergie.
Une fois les ponts thermiques de votre logement détectés, il est important de savoir comment traiter le problème. L’isolation peut être améliorée depuis l’intérieur ou l’extérieur de votre habitation, selon la cause et l’emplacement de la déperdition de chaleur.
Agir depuis l’intérieur ne traite souvent pas la cause du problème, mais cela peut être suffisant pour améliorer l’isolation thermique. Si les murs sont à l’origine d’un pont thermique, vous pouvez y placer une couche supplémentaire, par exemple du polystyrène. Si la déperdition de chaleur provient du plancher, envisagez la pose d’une dalle flottante.

Dans le cadre de la construction d’une maison neuve, choisissez des matériaux denses et solides comme la pierre et le béton. Pour une isolation thermique optimale, n’hésitez pas à recourir aux rupteurs de ponts thermiques. Ces dispositifs sont très pratiques pour éviter les déperditions de chaleur dans les endroits à risque de votre habitation, notamment au niveau des différentes jonctions : dalle/balcon, plancher/mur extérieur, plancher/balcon… Pour l’isolation des toitures de l’intérieur, les panneaux semi-rigides constituent une solution intéressante et abordable.
Le traitement des ponts thermiques par l’extérieur est généralement plus efficace, mais aussi plus onéreux. La solution consiste à créer une enveloppe protectrice autour du logement. Elle est composée de plusieurs couches : isolant, enduit de marouflage, treillis d’armature, enduit de finition… L’isolation thermique extérieure est très répandue dans les pays du nord de l’Europe, car elle rend les logements plus performants sur le plan énergétique. Par ailleurs, cette solution évite la perte d’espace à l’intérieur.
En France, les ponts thermiques représentent entre 20 et 40 % des déperditions thermiques d'un bâtiment selon l'ADEME, avec des variations importantes selon l'âge et la qualité de construction du logement. Ces pertes vous conduisent à chauffer davantage votre habitation en hiver, et à utiliser plus souvent la climatisation en été.
Selon les données actualisées de l'ADEME, la répartition des déperditions thermiques dans un logement mal isolé se décompose ainsi :
Avec une facture de chauffage moyenne de 1 200 € par an en 2024 (en hausse due à l'inflation énergétique), les ponts thermiques peuvent représenter un surcoût de 60 à 120 € annuels, soit jusqu'à 2 400 € sur 20 ans.
Les travaux d'isolation visant à corriger les ponts thermiques (isolation des murs, des planchers, etc.) sont largement soutenus par l'État pour encourager la rénovation énergétique. Voici comment chaque aide citée peut être utile pour réduire votre reste à charge :
MaPrimeRénov' (MPR) est une aide financière majeure versée par l'État destinée à financer directement les travaux d'isolation thermique et de chauffage, travaux essentiels pour supprimer les ponts thermiques ; son montant forfaitaire dépend des revenus du foyer et du gain écologique apporté par la rénovation.
Les Certificats d'Économies d'Énergie (CEE) constituent une prime, versée par les fournisseurs d'énergie ou leurs partenaires, pour financer les travaux d'économies d'énergie, y compris l'isolation, et sont cumulables avec MaPrimeRénov' pour diminuer le coût initial sous forme de chèque ou de déduction sur facture.
L'Éco-Prêt à Taux Zéro (Éco-PTZ) est un prêt bancaire sans intérêt accordé pour financer des travaux de rénovation énergétique sans condition de ressources, permettant de couvrir le reste à charge après déduction des autres aides et d'étaler le remboursement sur 15 ans pour rendre le projet immédiatement accessible.
La TVA à taux réduit (5,5 %) est une réduction appliquée à l'achat du matériel et à la main-d'œuvre pour les travaux d'amélioration de la performance énergétique, diminuant ainsi directement le coût global du projet par rapport au taux normal de 20 %.
Les Aides de l'Agence Nationale de l'Habitat (Anah), notamment via le programme MaPrimeRénov' Sérénité pour les ménages modestes, permettent de financer une part très importante du montant total des travaux de rénovation globale (gain énergétique d'au moins 35 %), pouvant aller jusqu'à 90 % pour les foyers très modestes.
Enfin, les Aides locales des collectivités territoriales (régions, départements ou communes) peuvent proposer des subventions ou exonérations fiscales supplémentaires pour compléter le financement national, augmentant ainsi la somme globale des subventions obtenues et réduisant le montant final à payer par le ménager.
Une bonne isolation sans pont thermique est une question de confort, de consommation d’énergie et d’impact environnemental.
Avant de vendre ou louer votre maison, pensez à réaliser un diagnostic de performance énergétique (DPE). Si votre logement est performant, autrement dit s’il est peu énergivore, il bénéficiera d’une étiquette verte (classe A, B ou C). Les acheteurs ou locataires potentiels auront une garantie que votre logement est économe, un argument de poids à l’heure de négocier le prix du loyer ou de vente de votre habitation.
Le traitement des ponts thermiques améliore significativement la performance énergétique du logement, se traduisant par un gain possible de 1 à 2 classes sur l'étiquette DPE, une valorisation immobilière estimée de 5 à 15 % selon les études notariales, une attractivité renforcée sur le marché locatif, tout en permettant d'anticiper les futures interdictions de location visant les logements énergivores (loi Climat et Résilience).
Vous avez l’intention de vendre ou louer votre logement ? Vous souhaitez calculer les économies d’énergie que vous pourriez réaliser en faisant des travaux de rénovation ?
TotalEnergies vous aide à effectuer le bilan énergétique de votre maison ou appartement. En quelques clics, vous connaîtrez les déperditions de chaleur dans votre logement, leur montant approximatif sur la facture et les solutions possibles pour y remédier.
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