Prix du kWh de gaz : comment est fixé le tarif du gaz ?

Le prix du kWh de gaz indexé correspond à un tarif basé sur le prix repère de vente du gaz naturel fixé par la CRE. Au sein de cette méthode de calcul, le prix va évoluer chaque mois en fonction des prix indiqués par la CRE. Dans ce cadre précis, les fournisseurs de gaz naturel répercutent donc ces évolutions sur les offres souscrites par leur client.

Si le prix du kWh de gaz vient à baisser, vous profiterez donc d’un tarif plus avantageux sur vos factures énergétiques du mois. En revanche, si les fluctuations du marché provoquent une augmentation, celle-ci sera nécessairement répercutée sur votre offre actuelle et donc, vos factures de gaz.

De manière concrète, la CRE calcule le prix repère du gaz à l’aide des critères suivants : 

• L’évolution mensuelle des coûts d’approvisionnement du gaz : ces variations de prix ont lieu sur le marché de gros de la vente de gaz.
• L’évolution des coûts hors approvisionnement : mis à jour deux fois par an, ils incluent à la fois les coûts de transport, de stockage du gaz et des Certificats d’Économie d’Énergie (CEE).
• Les parts variables : la CRE publie également une valeur moyenne de la part variable de certaines factures de gaz. En effet, en fonction de la localisation géographique des habitations à alimenter en gaz, des disparités de tarif peuvent être constatées. En effet, plus vous êtes loin d’un point de distribution du gaz, plus les coûts d’acheminement peuvent être importants.
   

Pour le calcul du prix du kWh de gaz fixe, les fournisseurs d’énergie se basent sur le prix repère de vente du gaz naturel applicable le mois de la souscription de votre contrat de gaz. En règle générale, ce prix est bloqué pendant 1 an et vous ne serez pas soumis aux fluctuations du marché du gaz.

Ainsi, même si le prix repère du gaz vient à baisser, vous ne pourrez pas en profiter car vous bénéficiez d’une offre à prix bloqué.

Néanmoins, à l’issue de la période contractuelle, le fournisseur de gaz procédera à une révision du prix du gaz et vous informera du nouveau prix du kWH fixe applicable sur votre contrat. Ce montant est défini par rapport au nouveau prix repère sur le mois d’application de la nouvelle offre.
 

L’équilibre entre l’offre et la demande est l’un des fondamentaux sur tous les marchés et plus particulièrement sur le marché du gaz. En effet, la demande de gaz en France dépend de l’évolution des besoins de la population selon les saisons. Par exemple, pendant la période hivernale, si les températures baissent de manière significative, la demande en gaz sera plus forte pour le chauffage. Ici, le prix du kWh de gaz a de fortes chances d’augmenter.

Quant à elle, l’offre va dépendre des rendements des pays exportateurs de gaz naturel liquéfié. En effet, la France importe une part importante de gaz en provenance de l’étranger pour répondre à ses besoins énergétiques. Si l’offre est moindre mais que la demande reste égale, les prix seront en hausse et inversement.

La localisation géographique de votre logement va également agir sur le prix du kWh de gaz. En effet, contrairement à l’abonnement qui est fixé selon la nature de l’offre et la puissance souscrite, le tarif du gaz diffère d’une zone géographique à une autre. 

En effet, plus le point de livraison, c’est-à-dire votre compteur, est éloigné du point de distribution du gaz, plus les coûts d’acheminement et le prix du kWh de gaz seront élevés. Cela se fera donc ressentir sur votre facture énergétique dont le montant à régler sera plus important.

En France, la division est effectuée en 6 zones tarifaires pour le gaz. Ce découpage est réalisé par rapport à l’emplacement des centres de stockage de gaz naturel à proximité des communes. Voici quelques exemples de villes et leurs répartitions selon les zones définies : 

• Zone 1 : Lyon, Marseille, Lille, Nantes, Laval, Tours, Rouen, Troyes et 2 920 autres communes.
• Zone 2 : Paris, Rennes, Toulon, Brest, Caen, Poitiers, Amiens, Limoges et 1 990 autres communes.
• Zone 3 : Nice, Perpignan, Chartres et 1 561 autres communes.
• Zone 4 : Gap, Paimpol, Bourseul et 993 communes supplémentaires.
• Zone 5 : Aurillac, Pornic, Albertville et 623 communes supplémentaires.
• Zone 6 : Maroilles, Villeroy, Beaumont et 1 334 autres communes.

Si vous souhaitez connaître la zone tarifaire dont vous dépendez, il vous suffit de consulter vos factures de gaz actuelles. Dans le cas d’un déménagement au sein d’un nouveau logement, vous pouvez faire appel au simulateur du médiateur national de l’énergie pour connaître la zone tarifaire de rattachement de celui-ci

La géopolitique joue aussi un rôle crucial dans l’évolution du prix du kWh de gaz. En effet, les tensions géopolitiques, comme cela a été le cas en 2022 avec l’Ukraine, créent une forte volatilité sur le marché du gaz.  De plus, ces tensions peuvent engendrer des interruptions d’approvisionnement de gaz ou des sanctions à l’encontre des pays exportateurs de gaz naturel liquéfié. Ces conséquences ont donc un impact non négligeable sur le coût du gaz.

D’autre part, le changement climatique et les évolutions législatives liées à la protection de l’environnement peuvent jouer un rôle sur le prix du gaz. En effet, le développement d’énergie issues de sources renouvelables comme le biogaz peuvent faire baisser la demande en gaz naturel et déséquilibrer les marchés énergétiques.

Une part importante du prix du gaz dépend du cadre réglementaire du pays où il est commercialisé. Ainsi, en France, la fiscalité impose des taxes et des contributions sur la consommation de gaz naturel. 

Ainsi, pour le gaz naturel, trois taxes s’appliquent : 
La contribution tarifaire d’acheminement (CTA) : elle est calculée selon une quote-part de distribution et un coefficient de proportionnalité fixé par les pouvoirs publics.
La taxe intérieure sur la consommation de gaz naturel (TICGN) : celle-ci est également dictée par les acteurs publics et s’applique à chaque kWh consommé.
La taxe sur la valeur ajoutée (TVA) : une TVA à 20% est appliquée sur le coût de l’abonnement, le CTA, les kWh consommés et la TICGN.

Par ailleurs, les régulations gouvernementales peuvent venir alléger les factures énergétiques des ménages français. En effet, le gouvernement peut mettre en place un bouclier tarifaire pour éviter, lorsque les prix du gaz s’envolent, des factures très élevées. En outre, des politiques de soutien aux ménages les plus modestes comme les chèques énergie peuvent également être déployées.