Logement - 09-12-25

DPE G : Comprendre, agir et améliorer la performance énergétique de son logement

Adeline M

Le diagnostic de performance énergétique de classe G représente la plus mauvaise notation possible sur l'échelle énergétique française, caractérisant des logements particulièrement énergivores et polluants. Cette classification concerne aujourd'hui des millions de biens immobiliers qui font face à de nouvelles réglementations et restrictions particulièrement contraignantes.

À retenir

Seuil de consommation : plus de 420 kWh/m²/an et émissions supérieures à 100 kg CO2eq/m²/an
Interdiction de location : effective depuis le 1er janvier 2025 pour les nouveaux contrats
Coût énergétique : plus de 3 000 à 3 500 € par an de factures d'énergie
Solutions prioritaires : isolation, changement de chauffage et amélioration de la ventilation
Aides disponibles : MaPrimeRénov' jusqu'à 80% du montant des travaux et éco-PTZ jusqu'à 50 000 €
Nouveau DPE : obligatoire après rénovation par un diagnostiqueur certifié

Qu'est-ce que le DPE G ?

Le DPE G correspond à la classification la plus défavorable du diagnostic de performance énergétique français. Un logement obtient cette étiquette énergie G lorsqu'il consomme 420 kWh/m²/an ou plus d'énergie primaire et rejette au moins 100 kilogrammes d'équivalent CO2 par mètre carré et par an.

Depuis la réforme du diagnostic de performance énergétique du 1er juillet 2021, le mode de calcul a été profondément modifié pour gagner en fiabilité et en lisibilité. Les seuils définissant les différentes classes énergétiques ont été ajustés, particulièrement pour les groupes F et G. La classe énergétique d'un bien immobilier est désormais déterminée en fonction de la moins bonne performance entre la consommation d'énergie primaire et les émissions de CO2.

Cette étiquette énergétique unique remplace l'ancien système à double étiquette. Les logements classés A, B et C correspondent aux biens les plus performants (équivalent BBC), tandis que les classes E, F et G sont associées aux passoires thermiques. Le logement DPE G se situe donc dans la catégorie des biens immobiliers les plus énergivores du parc français.

Les conséquences d'un DPE classé G

Obtenir un classement G au diagnostic de performance énergétique entraîne des répercussions négatives multiples qui affectent aussi bien les propriétaires que les occupants des logements concernés.

Depuis le 1er janvier 2023, la loi Climat a instauré une interdiction progressive de la location des passoires thermiques. Les propriétaires se trouvent dans l'obligation de réaliser des travaux de rénovation énergétique pour mettre leur bien aux normes, sous peine de sanctions financières ou pénales. Cette contrainte légale transforme le DPE G en un véritable obstacle pour les propriétaires bailleurs.

Sur le marché de la vente immobilière, un logement classé G se révèle beaucoup moins attractif pour les potentiels acquéreurs. Ces derniers doivent prévoir un budget supplémentaire conséquent pour financer les travaux de rénovation nécessaires et anticiper des charges énergétiques élevées. Cette situation fait sensiblement baisser la valeur du logement sur le marché.

Les analyses montrent que la décote moyenne varie de 12 % à 22 % du prix de vente selon la localisation géographique. Une maison de 150 m² notée F ou G peut ainsi se vendre en moyenne 180 000 eurosde moins qu'une maison notée A ou B dans la même zone. Cette différence de valorisation considérable reflète les coûts de rénovation anticipés et les dépenses énergétiques futures.

De nombreux propriétaires confrontés à des coûts de rénovation prohibitifs face à cette décote choisissent de vendre leur bien. Les acheteurs potentiels voient en ces logements un indicateur de coûts énergétiques élevés ainsi que de travaux coûteux, ce qui les conduit à formuler des offres bien en dessous des prix du marché.

Pour les occupants, qu'ils soient propriétaires ou locataires, le quotidien dans un logement classé G signifie un inconfort thermique permanent, particulièrement marqué en hiver et en été. Malgré des factures énergétiques élevées, les habitants ne parviennent pas à atteindre une température satisfaisante dans leur logement. Les passoires énergétiques restent difficiles à chauffer efficacement en raison des importantes déperditions thermiques.

Cette situation se traduit par un gaspillage énergétique et une pollution environnementale significatifs. Les logements G émettent des quantités importantes de gaz à effet de serre tout en consommant des ressources énergétiques considérables pour un résultat médiocre en termes de confort

Pourquoi un logement obtient-il un DPE G ?

Plusieurs facteurs expliquent pourquoi un bâtiment obtient une classe énergétique G. L'isolation thermique défaillante constitue la cause principale de cette mauvaise performance. Les combles perdus mal isolés représentent environ 30% des déperditions thermiques, tandis que les murs non isolés sont responsables de 25% des pertes énergétiques.

Les équipements vétustes contribuent largement à la dégradation de la performance énergétique logement. Une chaudière ancienne, un système de chauffage inefficace ou l'absence de régulation thermique génèrent une surconsommation importante. Les fenêtres simple vitrage et les portes d'entrée désuètes peuvent représenter jusqu'à 15% des déperditions thermiques du logement.

L'absence ou l'insuffisance de ventilation mécanique contrôlée (VMC) aggrave la situation. Un renouvellement d'air inadapté provoque des problèmes d'humidité, de condensation et de moisissures, dégradant encore davantage les performances thermiques du logement. Les planchers bas non isolés complètent ce tableau, représentant environ 10% des déperditions énergétiques.

Dans certaines régions comme les Hauts-de-France, la proportion de passoires thermiques est particulièrement élevée. Cette région compte 1 054 449 logements énergivores classés E, F ou G en 2022 selon l'Insee, soit 41,5% du parc de logements régional. Cette situation s'explique par l'âge du parc immobilier et les spécificités climatiques locales.

Les obligations légales liées au DPE G en France

La réglementation DPE France impose des contraintes strictes aux propriétaires de logements classés G. Depuis le 1er janvier 2025, l'interdiction location DPE G est effective pour tous les nouveaux contrats de location. Ces biens immobiliers énergivores sont désormais considérés comme non décents selon la loi.

Cette interdiction de location DPE G en France s'applique aux contrats signés, renouvelés ou reconduits tacitement à compter du 1er janvier 2025. Les propriétaires ayant signé un contrat de location avant cette date ne sont pas immédiatement concernés, mais l'interdiction s'appliquera au moment du renouvellement ou de la reconduction tacite du bail.

Le gel des loyers constitue une autre contrainte majeure. Les obligations pour un propriétaire DPE G incluent l'impossibilité d'augmenter le loyer lors d'une nouvelle mise en location, d'une reconduction ou d'un renouvellement de bail. Cette mesure vise à protéger les locataires des coûts énergétiques excessifs de ces passoires énergétiques.

Le calendrier des interdictions suit une progression définie : les logements F seront interdits à la location en 2028, et les logements E en 2034. Cette planification permet aux propriétaires d'anticiper les travaux nécessaires pour maintenir leurs biens sur le marché locatif

Solutions pour améliorer la classe énergétique G

L'amélioration énergétique d'un logement classé G nécessite une approche globale et méthodique. L'isolation thermique constitue la priorité absolue des travaux de rénovation. L'isolation des combles et des murs représente l'étape clé pour réduire significativement les déperditions thermiques.

Les travaux DPE G doivent commencer par l'isolation de l'enveloppe du bâtiment. L'isolation des combles perdus, responsables de 30% des pertes énergétiques, offre le meilleur rapport efficacité-coût. L'isolation des murs par l'extérieur ou l'intérieur permet de traiter 25% des déperditions supplémentaires. L'isolation des planchers bas complète cette démarche en réduisant 10% des pertes énergétiques restantes.

Le remplacement des fenêtres simple vitrage par du double vitrage performant améliore considérablement l'étanchéité du logement. Cette intervention peut réduire jusqu'à 15% des déperditions thermiques tout en améliorant le confort acoustique et thermique des occupants.

La modernisation du système de chauffage constitue le second levier d'action prioritaire. Le remplacement d'une chaudière ancienne par une chaudière à condensation de dernière génération ou l'installation d'une pompe à chaleur permet de diviser la consommation énergétique par deux ou trois. Ces équipements plus performants s'adaptent mieux aux besoins réels du logement et optimisent la performance thermique globale.

L'installation d'une ventilation mécanique contrôlée (VMC) assure un renouvellement d'air optimal tout en limitant les déperditions énergétiques. Ce système évite les problèmes d'humidité et améliore la qualité de l'air intérieur, contribuant au confort des occupants

Financer la rénovation d'un logement DPE G

MaPrimeRénov' constitue l'aide principale pour financer la rénovation d'un logement classé G. Le parcours accompagné de cette aide de l'État finance jusqu'à 80% du montant des travaux pour une rénovation d'ampleur permettant un gain minimal de 2 classes énergétiques. Cette aide est accessible à l'ensemble des ménages pour les logements classés E, F ou G.

Jusqu'au 31 décembre 2025, MaPrimeRénov' pour une rénovation d'ampleur est prioritairement réservé aux ménages très modestes. Tout au long du projet, les bénéficiaires disposent d'un accompagnement par Mon Accompagnateur Rénov', interlocuteur unique proposant un suivi technique, financier et administratif personnalisé.

L'éco-prêt à taux zéro (éco-PTZ) permet de compléter le financement des travaux de rénovation énergétique. Ce prêt sans intérêt peut atteindre 50 000 euros maximum selon la nature des travaux choisis. La somme des montants de l'éco-PTZ initial et de l'éco-PTZ complémentaire offre une capacité de financement importante pour les propriétaires.

L'éco-PTZ se cumule avec plusieurs autres dispositifs : les aides rénovation énergétique de l'Anah, les aides des collectivités territoriales, les certificats d'économie d'énergie (CEE) et le PTZ pour l'accession à la propriété. Les travaux doivent être réalisés intégralement dans un délai de 3 ans dès l'attribution de l'éco-PTZ.

Les certificats d'économie d'énergie (CEE) représentent une source de financement supplémentaire. Ces primes versées par les fournisseurs d'énergie permettent de réduire le reste à charge des propriétaires pour leurs projets de rénovation énergétique

Comment réaliser un nouveau DPE après rénovation ?

Après completion des travaux de rénovation, un nouveau diagnostic de performance énergétique s'impose pour constater l'amélioration de la performance énergétique du logement. Cette démarche permet de valider l'efficacité des investissements réalisés et d'obtenir une nouvelle classification énergétique.

Choisir un diagnostiqueur certifié

Le nouveau DPE doit impérativement être réalisé par un diagnostiqueur certifié respectant des critères stricts de qualification. Le choix d'un professionnel non certifié expose le propriétaire bailleur à une amende de 1 500 euros (3 000 euros en cas de récidive). Le diagnostiqueur non certifié encourt la même sanction financière.

Chaque diagnostic comportera un QR code permettant de vérifier sa validité sur le site de l'Ademe. L'annuaire officiel des diagnostiqueurs certifiés garantit la fiabilité des professionnels référencés. Chaque certificat énergétique des diagnostiqueurs inclut un QR code permettant de vérifier que le professionnel est effectivement certifié et inscrit dans l'annuaire officiel.

Le prix du DPE n'étant pas réglementé, les tarifs peuvent varier d'un professionnel à l'autre. Il convient de comparer les offres tout en s'assurant de la certification du diagnostiqueur choisi.

Interpréter les nouveaux résultats

Le nouveau diagnostic révèle l'amélioration de la performance énergétique logement grâce aux travaux réalisés. Le calcul du DPE se reflète par une lettre et une couleur symbolisant la nouvelle classe. Un bon DPE dispose d'une note entre A et B tandis qu'un DPE défavorable correspond à un classement entre F et G.

Les lettres du DPE expriment une fourchette de consommations exprimées en kilowattheures (kWh) d'énergie primaire par mètre carré et par an (kWhEP/m²/an). Les consommations analysées concernent le chauffage, le refroidissement et la production d'eau chaude sanitaire.

Le résultat du nouveau DPE influence directement la valeur du bien immobilier. Une amélioration significative de la classe énergétique valorise le patrimoine immobilier et facilite la vente immobilière ou la location immobilière. Le DPE devient ainsi un élément essentiel en termes de négociation immobilière et de stratégie patrimoniale

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